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Manifestation à Varsovie

Protestation contre le vote anti-décriminalisation de l'avortement

Un rassemblement pro-avortement a eu lieu mardi soir dans les rues de Varsovie. Les manifestants protestent contre le parlement, qui a voté contre la décriminalisation de l'avortement. La libéralisation de l'avortement était l'une des grandes promesses de la majorité progressiste dirigée par Donald Tusk. Cependant, la coalition du Premier ministre remet cela en question.

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Foto: picture alliance / NurPhoto | Aleksander Kalka

"Rends ton mandat et demande pardon aux femmes". Ces mots, les manifestantes les adressent aux députés du PSL. Ce parti de centre droit, sur lequel Donald Tusk avait dû s'appuyer pour accéder au pouvoir, est le seul parti de la coalition majoritaire à avoir voté contre la libéralisation de l’avortement en juillet dernier. Pourtant, Ania, elle y croyait.

Déception et Colère

Ania a exprimé sa déception du gouvernement, car elle s’attendait à des changements, mais a admis qu'elle avait sûrement été trop naïve. Elle a conclu que rien n'avait changé et qu'elle se retrouvait à protester à nouveau.

Législation actuelle sur l'avortement

Aujourd’hui, en Pologne, une grossesse ne peut être interrompue légalement que si elle résulte d’un viol, d’un inceste ou met en danger la vie de la mère. Les députés du PSL souhaitent ajouter la grave malformation du fœtus à la liste de ces motifs légaux, comme c’était déjà le cas avant 2020. Anna leur a dédié un message sur sa pancarte, rappelant que si la coalition est au pouvoir, c’est grâce aux femmes et qu'elle leur doit des comptes.

Critiques de l'aile droite

Anna pense que l’aile droite de la coalition commet une grave erreur politique en ne réalisant pas que leur électorat est progressiste et non catholique conservateur. Elle a souligné qu'ils sont aujourd’hui bien plus conservateurs que leur électorat et qu'ils ne représentent pas leurs électeurs.

Conséquences des restrictions sur l'IVG

Depuis les dernières restrictions au recours à l’IVG introduites en 2020 par le tribunal constitutionnel, seuls une centaine d’avortements par an sont enregistrés sur l’ensemble du pays, soit 20 fois moins que durant les années 2010. Pourtant, les associations féministes accompagnent chaque année plus de 100.000 Polonaises dans leur parcours d’IVG clandestine ou à l’étranger. Ce chiffre ne surprend pas Kasia, qui considère ces restrictions légales à l’interruption volontaire de grossesse comme une hypocrisie.

Témoignages de militantes

Kasia connaît beaucoup de femmes qui ont déjà avorté. Elle a déclaré que bien qu'elles ne le crient pas sur tous les toits, cela reste fréquent en Pologne, au point qu'elle estime que cela concerne une femme sur trois, voire une sur deux, dans son entourage.

Natalia Boniarczyk, représentante de l’organisation Aborcja Bez Granic, qui aide entre autres les femmes polonaises à recourir à l’avortement à l’étranger, n'est pas surprise par le blocage de la libéralisation au Parlement. Elle a critiqué la coalition gouvernementale, accusant certains hommes de placer leurs points de vue au-dessus des vies et de la santé des femmes. Elle a aussi pointé du doigt la responsabilité de Donald Tusk, l'accusant de manquer de volonté politique.

Critiques contre Donald Tusk

Natalia a affirmé que si le Premier ministre le voulait, il pourrait agir, rappelant qu'il l'a démontré avec la transformation des médias publics. Elle a ajouté qu'il ferait mieux de recadrer ses collègues sur ces questions, car les femmes ne lui pardonneront pas aux prochaines élections.

Perspectives d'avenir

Quel qu’ait été le résultat du vote au Parlement, la proposition de loi n’aurait probablement pas passé le véto présidentiel. Andrzej Duda, membre du parti conservateur du PiS, avait prévenu qu’il bloquerait toute tentative de libéraliser l’avortement. Son mandat ne prendra fin qu’en mai prochain, laissant aux députés 10 mois pour tenter de trouver un accord sur la question.

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